PÈRE PASCAL

À l’époque, le prêtre du village où habitait Pascal avait installé une salle de jeux au presbytère, pour que les gamins aient un espace où s’amuser. Cela avait eu le mérite de calmer les bêtises de Pascal : avant ça, il aimait bien faire les 400 coups avec sa bande de copains, ils allaient sonner à toutes les portes pour embêter les villageois. Le prêtre était sympathique, et toujours de bonne humeur. Pascal pensait parfois qu’il pourrait être comme lui plus tard, mais il ne savait pas trop. Parfois, Pascal et ses copains suivaient le prêtre en cachette. Ils voulaient savoir s’il était toujours de si bonne humeur lorsqu’il s’adressait à des adultes, ou lorsqu’il se retrouvait tout seul. Les gamins étaient surpris de voir un individu qui personnifiait la joie de vivre à tout instant. Pascal a pensé que lui aussi aimerait trouver ce bonheur-là.

Un jour à l’école, le directeur a proposé à Pascal de poursuivre sa scolarité dans un lycée catholique. Au départ, Pascal a détesté ce nouvel environnement, et particulièrement l’internat. Avec le temps cependant, il a apprécié cet établissement.

Par la suite, Pascal a choisi d’étudier l’Histoire. La journée, il s’asseyait sur les bancs de la fac aux côtés de sa petite copine. Le soir, il était surveillant dans son ancien lycée. Là, des élèves se confiaient parfois à lui, alors il les écoutait ou leur faisait bosser les maths. Ces moments-là l’ont aidé à se décider : il voulait être prêtre, et il a rejoint la communauté salésienne, qui a pour vocation d’éduquer les jeunes. Père Pascal a fait vœu de pauvreté, de chasteté et d’obéissance.

Père Pascal est aussi devenu enseignant. Dans ses cours de religion, il aborde des thèmes universels, tels que l’amour. Il essaie d’aborder le sujet de manière ouverte, pour que les élèves s’expriment et posent des questions. Il explique aux jeunes que le début de l’amour est souvent passionnel, qu’on se sent alors invincible, mais qu’il faut faire attention car à 14 ans on est parfois un peu vulnérable. Père Pascal souligne qu’il n’est pas un juge, qu’il est là pour accompagner les gens.

Quand il voit ses frères et sœurs, Père Pascal s’imagine qu’il aurait pu, lui aussi, fonder une famille, avoir une femme et des enfants. Mais il ne regrette pas son choix, ses élèves sont en quelque sorte comme ses enfants. D’ailleurs, ce qui rend Père Pascal vraiment très heureux, c’est lorsque d’anciens élèves lui demandent de bénir leur mariage.

Selon Père Pascal, l’amour se trouve aussi ailleurs que dans le couple. Il explique qu’il a reçu énormément d’amour au Gabon par exemple ; que les gens là-bas lui donnaient tout, même s’ils n’avaient rien. Depuis, Père Pascal a le sentiment qu’on s’embête trop souvent avec des choses matérielles. La personne est pourtant tellement plus importante.